Recherchée parce qu’elle est capable d’hypnotiser les désirs. Crainte, parce que frustrante, elle est toujours brisée puis remplacée. Elle est l’agent des ambivalences de l’hypnose.
L’image maturante, par distinction de l’image clonique, insiste sur son incapacité à remplacer le réel, sur son incertitude et son imprécision. Abandonnant le projet de dédoublement, elle opte pour sa dimension suggestive qui désigne un au-delà de la figure et du cadre. Ce faisant, c’est une image par nature frustrante, peu attractive, qui exige du spectateur une appropriation singulière et intime. Ce type d’image ne fonctionne qu’en relation avec son public, à partir du moment où celui-ci décide consciemment de passer du consommateur passif du visible, au regardeur actif de l’image. Ce faisant, l’image maturante, pour autant qu’elle soit prise en charge par un public, constitue la communauté des regards par un travail d’élaboration collective qui créée du lien. L’image maturante travaille contre la puissance hypnotique du visible.